Pire
qu'un mauvais jeu de mots ? Un mauvais jeu de mots qui tombe à plat. Ainsi, ce post inaugure une série axée sur la
photographie contemporaine nipponne ni mauvaise.
Pardon.
Kenzo - Hiromix endless day in Tokyo © Copyright : Hiromix |
Le
Japonais, que l'on reconnaît à l'appareil photo dont il s'harnache
avec constance, a une relation des plus
nourries avec la photographie, pas seulement dans le cliché qu'il
suscite auprès des habitants de villes touristiques.
Cette
première partie évoque la photographie comme journal intime. Ci-dessous le portrait-capsule de quatre artistes nippons documentant leurs états d'âme en images.
Si
vous passez par Tokyo, le TOP
(Tokyo Photographic Art Museum) qui a rouvert ses portes le 3 septembre 2016
après deux ans de rénovation vous permettra de découvrir par bribes ce foisonnement
artistique.
Yurie Nagashima : fuck you, I won't do what you tell me
expecting-expected, 2001, C-print |
Soutenue
par Nobuyoshi Araki (qui prend de jolies photos de bondage
et de Bjork),
Yurie Nagashima (長島
有里枝)
se fait connaître à 20 ans, en 1993, lorsqu'elle reçoit le
prix annuel Urbanart décerné par la Parco Gallery de Tokyo pour une
série de portraits de famille représentant la photographe et les
siens dénudés.
Nagashima
pratique la photographie de rue et la nature morte, mais c'est
essentiellement par ses portraits et autoportraits évoquant famille,
sexe et identité que l'artiste bouscule la censure nipponne et
électrise le pays.
https://www.mahokubota.com/en/artists/yurie-nagashima/
Hiromi Toshikawa - Hiromix : girls just wanna have karaoke
Kenzo - Hiromix endless day in Tokyo
© Copyright : Hiromix |
Plus
connue sur le nom d'Hiromix, Hiromi Toshikawa (利川
裕美),
née en 1976 à Tokyo, est devenue une icône pop après que
Nobuyoshi Araki (encore lui)
la désigne gagnante d'un concours de photo pour Seventeen
Girl Days, livre photo de 36 pages évoquant la vie d'une
lycéenne tokyoïte ; une vie qui tourne autour des chats, de ses
ami.e.s et des selfies — à l'époque qualifiés d'autoportraits.
Hiromix |
Depuis
ses premières séries (deux décennies et des poussières avant
Instagram), Hiromix utilise la photographie pour construire un
journal intime à vocation publique, voire publicitaire (voir
ci-dessous : série réalisée pour Kenzo).
Kenzo - Hiromix endless day in Tokyo
© Copyright : Hiromix |
Motoyuki Daifu : cracra coloré, chaos contrôlé
©Motoyuki Daifu, project family, All Rights Reserved. |
Lorsqu'il
évoque sa démarche artistique, Motoyuki Daifu explique : "Ma
mère dort toute la journée. Mon père s'occupe des tâches
ménagères. Mon frère se bat. Il y a des poubelles un peu partout.
Des diners à moitié mangés, des merdes de chat, des montagnes de
vêtements : ceci est mon adorable quotidien, et un adorable Japon."
Né
à Tokyo en 1985, Daifu refuse toute idée de minimalisme et de
sobriété. Il documente sa vie de famille à Kanagawa (grande
banlieue de Tokyo) en tâchant d'inclure dans le cadre un maximum
d'objets de son environnement. Qu'il s'agisse de son family
project ou de sa série still life (nature morte), les
informations comme les couleurs sont en illimité.
https://motoyukidaifu.blogspot.fr/
http://www.misakoandrosen.jp/en/artists/motoyukidaifu/
©Motoyuki Daifu, project family, All Rights Reserved. |
©Motoyuki Daifu, still life (2012-2016), All Rights Reserved. |
Takahiro Kaneyama : femmes, je vous aime
Takahiro Kaneyama, My Family at a Hotel in Hakone, 2016 MIYAKO YOSHINAGA |
S'il prenait rarement ses proches en photo, le décès de sa grand-mère l'année de ses 28 ans incite Kaneyama à photographier sa famille. Résidant désormais à New York, il documente chacun de ses retours sur l'archipel. Ses images parlent d'amour, de nostalgie et de la douleur du temps qui passe.
http://www.tkaneyama.com/Home.html
https://www.artsy.net/artist/takahiro-kaneyama